DE
BRUMATH - KRAUTWILLER
Epiphanie - Chant et Musique d'Orgue
Georges Strohl , passionné d’histoire, a retrouvé un chant de Noël et d’Epiphanie très ancien, avec une mélodie originale et joyeuse. Nous l’avons appris et chanté le dimanche 7 janvier 2007.
1) Es ist für uns eine Zeit angekommen,
es bringt uns eine grosse Gnad :
Unser Heiland Jesus Christ,
der für uns, der für uns,
der für uns Mensch geworden ist.
2) Es war kein Raum in der Herberg zu finden,
es war kein Platz für arme Leut.
In dem Stall bei Esel und Rind
kam zur Welt, kam zur Welt,
kam zur Welt das heilge Kind.
3) Vom Morgenlande drei Könige kamen, ein Stern führt sie nach Bethlehem :
Myrrhen, Weihbrauch
und auch Gold, brachten sie, brachten sie,
brachten sie dem Kindlein hold.
4) Drei Köenig’kamen, ihn zu suchen,
der Stern führt’ sie nach Bethlehem. Kron’und Zepter legten sie ab,
brachten ihm, brachten ihm,
brachten ihm ihre reiche Gab.
Ancien, ce chant l’est assurément, car «Es Ist für uns eine Zeit angekommen» est ce que l’on appelle un «Sterndreherlied» qui a son origine à la fin du moyen âge ! Une tradition voulait que des enfants déguisés en rois mages, portant en emblème, une étoile en papier paraffiné, qu'ils faisaient tournoyer, et allaient de maison en maison, en chantant des cantiques de Noël, en recevant quelques friandises ou de menues pièces de monnaie. Cette tradition, de nos jours subsiste en Allemagne. Sterndreherlied : littéralement chant où l’on tourne l’étoile, peut se comprendre avec le «Zimbelstern» - étoile toujours et Zimbel = Cymbale.
En effet, à la fin du moyen âge nombres d’orgues étaient pourvus en façade d’une étoile mobile agrémentée de grelots, sa rotation étant commandée par l’organiste. Cet artifice parmi d’autres, ne manquait pas d’étonner et de ravir les fidèles. Autre artifice très prisé en ces temps là, le rossignol. Il s’agit d’un ensemble de trois tuyaux d’orgue partiellement immergé dans un bac contenant de l’eau ! Le son reproduit se confond aisément avec celui à qui il emprunte son nom.
De nos jours Zimbelstern et Rossignol ont trouvé place (en 2002) sur le très bel orgue de chœur de l’église réformée St Paul à Strasbourg. Cet instrument fut construit en 1976 par le facteur Marc Garnier.
D’autres automates furent très en vogue entre le 14ème et le 16ème siècle, et à Strasbourg toujours vous pourrez en observer trois à la cathédrale. En effet, l’orgue restauré par Alfred Kern en 1981 est accroché en nid d’hirondelle sur le coté nord de la nef. Il possède un buffet polychrome gothique et son pendentif date de 1385. Tout en bas de celui-ci se trouve Samson maîtrisant un lion dont un mécanisme permet d’ouvrir et de fermer la gueule. A gauche se trouve le sympathique Héraut (fonctionnaire) de la ville qui peut emboucher sa trompette munie d’un drapeau. A gauche c’est l’affreux Bretzelmann le hirsute vendeur de Bretzels, dont le bras droit et la bouche peuvent s’animer.
Ces deux statues furent surnommées « Rohraffe » c.à.d. singes de tuyaux. En effet une trappe permet de se faufiler dans le pendentif et le «Münsterknecht» (ouvrier de la cathédrale) prêtait sa voix au Bretzelmann dont les frasques provocatrices et subversives étaient célèbres au point que le prédicateur Geiler de Kaysersberg s’en plaignait dans ses sermons.
R. Haller Janvier 2007.
Sources 16/05/2001 : "Les secrets du Grand Orgue de la Cathédrale" (Audition et présentation, par Robert PFRIMMER, avec Maurice MOERLEN, Marc BAUMANN et Pascal REBER.