DE
BRUMATH - KRAUTWILLER
L'instant d'un geste
Notre époque semble fascinée par la figure de l’individu occidental qui se fonde et se construit lui-même. Devenir soi-même par soi-même : tel est l’impératif qui s’impose à chacun comme une tâche à accomplir. Or celui qui veut exister dans son unicité se découvre parfois vacillant dans un monde si complexe.
La reconnaissance de la valeur unique de chacun ne doit pas être la justification d’un individualisme et égocentrisme absolu. Car c’est dans ce qu’il reçoit, souvent à son insu, que l’homme trouve sa singularité, et des possibilités pour être, grandir, penser et agir. On ne se construit pas soi-même, mais par l’autre, par les autres et d’abord par celui qui est le créateur et souffle de toute vie.
C’est alors avant tout par des paroles de confiance, d’encouragement, de reconnaissance que l’on peut le mieux se construire, d’abord comme enfant ensuite en tant qu’adulte.
Dieu est celui qui, par sa parole, nous dit « Tu es précieux, je t’aime, en toi je mets toute ma bienveillance ». Cette parole peut fonder notre vie, relayer par d’autres paroles du même ordre. Nous sommes appelés « fils, filles » du Père, nous ne venons pas de rien, pour aller vers rien, mais établi, reconnu par celui qui nous reçoit. L’humain n’est pas auto-fondé, mais reconnu par une parole, des gestes, qui peuvent lui montrer le chemin de la confiance, de l’autonomie, pour devenir lui-même, et trouver un peu de liberté pour vivre et agir.
Qu’en cette rentrée, nous sachions avancer avec cette reconnaissance et confiance offertes ; et que nous sachions à notre tour être des relais de confiance et de bienveillance pour notre prochain par nos paroles, nos gestes.