DE
BRUMATH - KRAUTWILLER
Jean Jacques Coulmann. Une grande figure du protestantisme brumathois
Jean Jacques Coulmann, le dernier enfant de Georges Frédéric Coulmann et de Catherine Salomé Ulrich, est né à Brumath, le 13 nivôse, an IV (3/01/1796) (1) † Paris 17 septembre 1870. Il devint un homme politique et écrivain. Avocat à la Cour d'Appel de Paris. Il entre au Conseil d'Etat en 1830, en qualité de maître des requêtes. En 1831, aux élections générales, il est élu député libéral du Bas-Rhin, battu en 1836. Il fut membre du conseil municipal de Brumath, il ne se représente plus à l'élection municipale du mois de septembre 1852 (2). Il fut membre du Consistoire luthérien de Paris, dernière élection le 19/12/1868.
Il épouse le 4 janvier 1830 à Paris, mademoiselle Julie Mathilde Davillier (v. 1810 † 31/10/1879), fille de Mr. Jean Charles Davillier (v. 1749 † 18/10/1846), régent de la Banque Royale et Pair de France et de Mme Françoise Breganty (v. 1771 † 21/10/1821).
De leur union sont nés deux fils: Charles Frédéric Coulmann, né à Brumath (20/07/1834 † v. 1885 sans alliance), Albert Coulmann, né à Brumath (20/08/1835 † 19/09/1835) et deux filles: Berthe Coulmann, née à Brumath le 30/08/1838, baptisée à Brumath le 20/09/1838, elle épouse un Mr Henry, elle décède le 14/04/1915 et est enterrée dans la tombe Davillier auprès de ses parents au cimetière du Père Lachaise à Paris ainsi que sa sœur Anne-Emilie Coulmann, née à Brumath le 23/03/1840, baptisée à Brumath le 10/07/1840, elle épouse Mr Fernand de Wegmann, elle décède le 12/05/1925.
Dans le contrat de mariage chez le notaire Corbin, Jean Jacques Coulmann apporte en dot, une maison à Brumath, 52 hectares de terre dans le Bas-Rhin, une créance de 29000 F, des meubles et une bibliothèque de 30000 F. Il font édifier dans les années 1834-35 à l'est de Brumath, une résidence, appelée la Grafenbourg, une belle demeure, qu'ils vendent le 17 octobre 1857 à Mr Marie Philippe Edouard van MERLEN et à son épouse Marie Anne, née Saglio (3).
Cette belle villa avec son domaine est acquise par la commune de Brumath, le 28 janvier 1896 pour la somme de 70000 Mark pour y établir un nouvel hôpital. A cette maison de soins et de repos est donné le nom de "Maison Impératrice Auguste Victoria", du nom de l'épouse de l'Empereur Guillaume II. Les sœurs diaconesses de Strasbourg et les nouveaux pensionnaires et malades s'y établissent le 3 juin 1896.
L'hôpital est inauguré le 29 octobre 1896 en présence du gouverneur impérial (des Kaiserlichen Statthalter), le Comte Hermann Ernst Bernhardt de Hohenlohe-Langenburg (4). Actuellement maison de retraite, une grande partie du terrain a été vendu et transformé en lotissement.
La Grafenbourg et sa ferme, au fond à droite, vers 1895.
Jean Jacques Coulmann a rédigé un ouvrage en 3 volumes, "Réminiscences", parus en 1862-65-69 où il raconte les souvenirs de son enfance passé à Brumath, de son adolescence parisienne et des personnalités qu'il a côtoyées. On est charmé par cet ouvrage dés le début de la lecture ; dans le tome I, page 18, il parle de cet évènement triste qui l'a plus qu'affecté à l'âge de 8 ans, celui de l'enterrement de sa chère maman. Un peu plus loin, il relate la cérémonie de confirmation à l'intérieur de l'église du Château de Brumath : " Dans un cabinet, à côté de l'autel était mon père et une voisine qu'on appelait la "Olmere"; elle avait dans sa jeunesse allaité mes frères et sœurs, chaque soir elle venait nous voir et assister à notre souper. Bonne, belle et digne femme, qu'un tact parfait, une gaîté naturelle et une affection fidèle nous rendaient chère à tous "
Témoignage chaleureux et touchant envers sa voisine, la "Olmere" qui est dédié à notre aïeule, Anne Marie Strohl * , née Spiess (14/08/1756 † 30/06/1831), épouse de notre ancêtre Henri Strohl (26/11/1752 † 17/08/1826), huilier qui habitait rue de l'Est, actuellement 3, rue du Gal Rampont. La famille Coulmann habitait la maison n° 7, à gauche en direction de Geudertheim.
Henri Strohl, l'huilier était appelé familièrement à Brumath "der Ohlmes, Ohlme" ou dénommé "Ohlmen" qui dérive de l'allemand "Oehlmann" et signifiant huilier, d'où le nom familier en alsacien "d'Olmere", l'épouse de l'huilier, donné à Anne Marie Strohl.
Jean Jacques Coulmann est parrain le 8 juillet 1807 de Anne Marie Strohl (6/07/1807 † 31/07/1807), la première fille de Jacques Strohl (22/05/1779 † 02/01/1831), le fils de Henri Strohl, cultivateur et huilier et de son épouse Catherine Diemer (10/10/1784 † 08/02/1857); ils se sont mariés à Brumath, le 20 mai 1806.
Monsieur Jean Jacques Coulmann, chevalier de la Légion d'honneur (3) , décède à Paris le 17 septembre 1870. Il habitait 30, rue Taitbout (9 ème arrondissement). Il est enterré au cimetière du Père Lachaise, 40 ème division , chemin des Anglais dans la tombe de ses beaux-parents, les Davillier. (5)
La tombe Davillier-Coulmann, Paris, cimetière du Père Lachaise
Inscriptions relevées au bas du monument : Jean X, Le bon berger : (En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand.) et, Voici, oh! Qu'il est agréable, qu'il est doux pour des frères de demeurer ensemble! (Psaume 133).
Sources: *recherches personnelles sur les Strohl, mes aïeux.
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(1) Etat civil de Brumath, registre des naissances: 1793-1802.
(2) Geschichtlichen Notizen über Brumath, pages 120, 121 du Dr Auguste Bostetter.
(3) Über die Entstehung des Hôpital-Civil de la ville de Brumath par le Maire Bostetter page 37.
(4) Über die Entstehung des Hôpital-Civil de la ville de Brumath, par le Maire Bostetter, page 39.
(5) Le Consistoire luthérien de Paris, page 642. Richard – 1981.