DE
BRUMATH - KRAUTWILLER
Une rencontre
Jésus, qui nous renvoie au visage de Dieu au cœur de l’humanité, révèle le divin au travers de rencontres vraies, au-delà des aprioris, des convenances et des frontières. Ainsi en Jean 4, Jésus ne manque pas de choquer, à commencer par la samaritaine qu’il interpelle pour avoir à boire, en transgressant un double tabou : il s’adresse à une femme en l’absence de son mari et, qui plus est, à une femme samaritaine. Il n’était pas convenable pour un homme d’interpeller une femme de la sorte, et encore moins pour un juif de s’adresser à une samaritaine, les samaritains étant considérés comme hérétiques et détestés des juifs.
Nous ne sommes ni samaritains, ni juifs. Pour autant, quand bien même nous nous imaginons, nous chrétiens, disposer du monopole de l’amour du prochain, force est de constater que l’Eglise peut aussi représenter un lieu d’exclusivité plutôt qu’un lieu de rencontre et d’ouverture à l’autre où souffle l’esprit du Christ. Nous pouvons nous barricader derrière des appartenances confessionnelles : catholique, protestante.. Nous retrancher derrière toutes sortes de dogmatiques qui nous enferment et enferment les autres.
Nous pouvons nous barricader derrière nos traditions locales et sous nos clochers. Nous pouvons aussi nous barricader derrière des principes moraux ; des débats sont en cours autour de l’accueil et de la bénédiction de couples de même sexe. Ils doivent nous mener à une réflexion ouverte, fondée aussi sur le respect de l’autre et une lecture plurielle de la Bible. L’étique protestante relève non pas de principes mais de situations particulières reliées à des lectures diverses de la Bible, de la foi et la conscience de chacun.
Jésus, parle à l’étrangère qu’il devrait mépriser: il lui demande de l’eau, il lui fait découvrir une eau vive appelée à devenir, au plus profond de son être, une source jaillissante en vie éternelle, il lui tend juste la main pour la conduire, sur un chemin de liberté, d’une existence en vérité.
A nous de jouer, afin qu’en tant qu’Eglise, nous soyons véritablement à l’image du Christ dans le monde. A nous de dépasser les frontières, d’abattre les murs… et de découvrir, dans la rencontre, une dimension de l’existence où se joue la plénitude, le bonheur, la vérité... une dimension d’éternité.